• L’automne est souvent synonyme de dépression saisonnière, de fatigue et d’irritabilité. Comment passer les blues d’automne sans t’empiffrer? Voici quelques mots sur la dépression saisonnière et sur ses répercussions sur la recherche de réconfort dans la nourriture.

    La dépression d’automne

    La dépression saisonnière est un type de dépression qui peut revenir année après année. Elle se fait sentir quand l’automne se montre le nez et se poursuit pendant toute la saison froide. La diminution de la luminosité expliquerait son apparition. Ainsi, les pays situés près des pôles sont beaucoup plus touchés que les pays à proximité de l’Équateur, puisque les rayons du soleil ne visitent ces derniers que de façon très inclinée lorsque la saison froide se manifeste. Justement, la prévalence de la dépression saisonnière en Alaska serait de 9 %, alors qu’en Floride, elle ne serait que de 1 %!

    Plusieurs symptômes caractérisent ce type de dépression tels qu’une fatigue prolongée, une humeur dépressive toute la journée, une augmentation de l’appétit, une baisse de concentration et une diminution de l’attrait aux activités qui sont habituellement plaisantes.

    Les composantes corporelles responsables de la dépression de saison

    Des fluctuations dans les niveaux de sérotonine, de mélatonine et de vitamine D pourraient s’avérer coupables de ces désagréments.

    1. De la sérotonine, j’en veux plus!

    La sérotonine est un neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’humeur. Chez les patients atteints de dépression saisonnière, le transport de la sérotonine à l’extérieur de l’espace synaptique, où il a son effet bénéfique sur l’humeur, est en moyenne 5 % plus efficace. Ce neurotransmetteur agit donc moins longtemps chez ces patients. De plus, comme la luminosité naturelle du soleil s’affaiblie à l’automne, l’activité de la sérotonine est également abaissée.

    2. Et la mélatonine dans tout cela?

    La mélatonine est une hormone qui induit la somnolence. Le corps commence à la secréter dès le réveil. Plus la journée avance, plus la quantité de mélatonine augmente, ce qui induit finalement le besoin de dormir le soir venu. Les patients atteints de dépression saisonnière produisent de la mélatonine de façon excessive, ce qui pourrait expliquer, en partie, la fatigue ressentie. Également, comme les journées deviennent plus sombres, la production de mélatonine augmente légèrement, contribuant au besoin de sommeil plus grand.

    3. L’horloge biologique

    La sérotonine et la mélatonine, ensemble, contribuent grandement à la régulation du cycle circadien, notre horloge biologique d’une durée approximative de 24 heures. Une production anormale de mélatonine et une présence limitée de sérotonine affecteront la régulation de ce cycle d’états de conscience allant de l’éveil au sommeil.

    4. La vitamine D

    Comme la vitamine D joue un rôle dans la production de la sérotonine, il est tentant de supposer que cette vitamine aurait un impact l’humeur. L’effet d’une carence en cette vitamine sur le cycle circadien reste toutefois toujours à élucider.

    La dépression saisonnière et les aliments réconfortants

    La fatigue qui cloue au lit, l’humeur dépressive qui fait voir tout en noir et la perte de plaisir pour les activités appréciées peuvent apporter un besoin de combler ce bien-être altéré par d’autres moyens. Malheureusement, les aliments sucrés et transformés sont souvent utilisés pour te changer les idées, oublier l’ennuie, passer à travers une mauvaise soirée, calmer les larmes…

    Inévitablement, ces faux besoins de manger mènent à une prise de poids, qui peut contribuer à son tour à l’état dépressif. Il faut donc essayer de détecter quand la faim est physiologique et quand elle cache plutôt un besoin de réconfort qui pourrait être comblé autrement.

    Contrer la dépression saisonnière avec l’activité physique

    L’activité physique à l’extérieur fait 1 pierre 2 coups en contribuant à prévenir l’apparition des symptômes de dépression saisonnière en augmentant l’exposition du corps aux rayons du soleil et en prévenant une prise de poids. Sensibiliser les Canadiens à augmenter le temps consacré à l’activité physique l’automne et l’hiver serait donc pertinent, sachant que ceux-ci sont moins portés à bouger pendant les saisons froides.

    En effet, une étude canadienne a tenté de comparer l’activité physique à travers les saisons. Les résultats démontrent que 64 % des Canadiens seraient inactifs pendant l’hiver (et ils mangent plus en hiver) en comparaison avec 49 % pendant la saison chaude. Pour ce qui est de la dépense énergétique quotidienne, elle serait 31 % plus élevée durant l’été en comparaison avec celle en hiver. Par conséquent, augmenter le temps passer à bouger durant l’automne contribuerait à prévenir l’apparition de la dépression saisonnière.

    Les meilleurs traitements contre la dépression automnale

    Les différents traitements qui ont démontré une efficacité dans les soins d’une dépression hivernale seraient la luminothérapie, les antidépresseurs, la supplémentation en vitamine D et les consultations en psychologie.

    L’apport nutritionnel recommandé en vitamine D est de 15 mg.

    En effet, la luminothérapie préviendrait l’apparition des symptômes en imitant les rayons du soleil, alors que la médication antidépressive viendrait augmenter la présence de la sérotonine dans le synapse (espace entre les neurones) par un processus bloquant sa récupération. La supplémentation en vitamine D, elle, viendrait contrer l’incapacité de la synthétiser pendant les mois où les rayons du soleil sont inclinés (novembre à mars). Les consultations en psychologie peuvent également aider au rétablissement.