• Le santéisme (ou healthism en anglais) est un néologisme utilisé pour décrire un discours idéologique en santé que l’on observe de plus en plus au sein de notre société moderne. Ce terme a une connotation très péjorative et fait référence à un mode de vie exemplaire provenant d’une part de la pression sociale, d’autre part de l’individu lui-même qui s’impose des critères parfois irréalistes et difficiles à satisfaire sur le plan de la santé.

    La définition de la santé

    Les gouvernements et les grands organismes de santé publique ne sont pas étrangers à l’apparition du mouvement de santéisme! En effet, en proposant leur propre définition de la santé et en mettant de l’avant des chiffres (nombre de portions recommandées, besoins nutritionnels à satisfaire, apports nécessaires en fibres, vitamines et minéraux, critères diagnostiques pour les maladies…), ils ont imposé une norme.

    Or, toute déviation vers le « mauvais » est mal perçue.

    Avec l’implantation de tels critères, il devient facile de catégoriser ce qui est « bon » et ce qui est « mauvais ». De ce fait, le fardeau de la santé ne devrait-il pas reposer sur chaque individu plutôt que sur les épaules des gouvernements? Si tu es malade, qui dois-tu blâmer : toi-même, la société ou le gouvernement?

    La pression de l’industrie agro-alimentaire et de la mode

    Un message social invitant les individus à bien manger et à adopter un mode de vie sain est apparu au fil du temps. Évidemment, celui-ci a fait en sorte que l’industrie agro-alimentaire a mis de l’avant divers produits diètes, des cures détox et des aliments aux multiples vertus. L’industrie de la mode profite également de ce message en projetant constamment aux yeux du public des corps de dieux et de déesses retouchés de toute part. La pression d’atteindre la perfection est donc énorme et certaines personnes, plus vulnérables, s’effondrent sous son poids. Pour éviter les jugements, beaucoup d’entre elles se privent de certains plaisirs de la vie.

    Que doit être la normalité?

    Le santéisme nous amène à nous poser des questions sur ce que devrait être la « normalité » et sur ce qui est acceptable ou non. L’exemple parfait est une personne qui souffre d’embonpoint, qui commande une chaudière de maïs éclaté, une boisson gazeuse format géant et une tablette de chocolat au cinéma. Évidemment, ta première réaction est de dire : « voilà pourquoi il est gros! Il ne cesse de s’empiffrer de malbouffe».

    Est-ce acceptable, en public, de commander de telles quantités de nourriture lorsqu’on présente déjà un important surplus de poids? Certes, nutritionnellement parlant, il ne s’agit probablement pas du meilleur choix favorisant une santé optimale, mais nous n’avons qu’une photo de la journée de cet individu à un instant bien précis. Les autres photos pourraient bien être très différentes, voire nous surprendre! Peut-être s’agit-il de sa seule sortie dans le mois… Alors, à quoi bon juger?

    Psst…! Consulte l’article sur la prise de poids et les « fast-foods » pour en savoir plus! C’est bon pour toi!

    « Si j’ai faim et que je mange, est-ce que je vais grossir? »

    La sensation de faim et la prise de poids sont 2 processus complètement opposés. En fait, lorsque tu as faim, ton corps t’envoie un message clair : il est en déficit énergétique, donc il a besoin de précieuses calories. Or, lorsqu’on prend du poids, on se retrouve en surplus énergétique. On ne peut pas être en même temps en déficit et en surplus énergétique. Il faut donc apprendre à bien écouter tes signaux de faim et de satiété. Surtout ceux de satiété.

    Bon à savoir : si tu ne mangeais que du chocolat à tous les jours et que tu écoutais ta faim, tu ne grossirais pas. Certes, cet exemple est poussé à l’extrême, car ton alimentation manquerait de variété et tu risquerais de souffrir de carence en vitamines et minéraux. Mais en respectant mes signaux de faim et de satiété, tu ne grossirais pas.

    Un poids d’équilibre

    Saurais-tu dire quel est ton poids d’équilibre?

    On a tous une sorte de poids d’équilibre, à quelques kilos près. Ce poids ne correspond pas toujours aux critères de beauté des magasines, mais c’est le poids souhaitable d’un point de vue biologique.

    Cela veut donc dire qu’il faut graviter autour de ce poids et ne pas trop t’en éloigner, que ce soit en le haussant ou en le diminuant volontairement! Les régimes permettent d’avoir des périodes transitoires où on échappe à ton poids d’équilibre, mais ça ne dure parfois qu’un certain temps.

    Psst! Tu es bien mieux de suivre les 15 trucs pour une meilleure gestion de poids

    Manger en écoutant tes signaux de faim et de satiété, et selon ses préférences alimentaires, te permet de trouver son poids d’équilibre. Ce dernier dépend de plusieurs facteurs dont la génétique, le mode de vie ainsi que l’histoire pondérale individuelle et familiale. En général, les personnes qui ont essayé à maintes reprises de perdre du poids éprouvent de la difficulté à connaître leur poids d’équilibre, car elles ont brouillé les pistes en jouant avec leur métabolisme, en développant des croyances, en ne reconnaissant plus leurs signaux internes, préférant de loin suivre un guide d’alimentation ou un plan alimentaire parfois très strict.

    Les facilitateurs et les entraves à la gestion de poids

    T’est-il déjà arrivé d’essayer différents régimes et d’obtenir des résultats immédiats, mais qui n’ont pas perduré? La perte de poids est un objectif difficile à atteindre et le maintien est parfois pire. Certes, il y a des personnes pour qui ça semble facile, mais ces personnes bénéficient peut-être de facteurs facilitateurs.

    Psst! Il est dangereux de tomber dans le piège des troubles alimentaires. L’hyperphagie boulimique, c’est quoi?

    Les facteurs associés au maintien du poids ou à la reprise du poids après une perte de poids intentionnelle

    Les facilitateurs
    Effet : Maintien du poids
    Les entraves
    Effet : Reprise du poids
    Avoir atteint son objectif de perte de poidsAttribuer le surplus de poids à des facteurs
    médicaux
    Une grande perte de poidsPercevoir des barrières en lien aux
    comportements liés à la perte de poids
    Mode de vie actifCycles de perte/gain de poids (effet yo-yo)
    Rythme régulier lors des repasMode de vie sédentaire
    Ne pas sauter le déjeunerDésinhibition alimentaire
    Moins de lipides (gras) et une abondance
    d’aliments santé
    Sensation de faim permanente
    Nombre réduit de collationsPrésences de rages alimentaires (binge
    eating)
    Un contrôle flexible en regard à son
    alimentation
    Manger en réponse à des émotions négatives
    et/ou au stress
    Auto contrôlePrésence d’agents stresseurs (qui causent le
    stress)
    Capacité d’adaptationManque de support social
    Capacité de gérer les fringales ou les envies
    irrésistibles de nourriture
    Pensées dichotomiques ou contradictoires en
    lien avec l’alimentation
    EfficacitéFaibles stratégies d’adaptation
    Présence d’un « narcissisme santé »Présence de psychopathologies
    Quand la motivation derrière la perte de poids
    était de gagner de la confiance en soi
    Manque de confiance en soi
    Stabilité dans toutes les sphères de sa vieQuand les motivations derrière la perte
    de poids ne viennent pas de soi (médecin,
    famille, conjoint, etc.)
    Sociabilité plus développéeRéactions passives face aux problèmes liés au
    poids corporel

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