• Boire ton urine… Si ça se pense, ça se fait! On appele ça l’amaroli. On s’entend que c’est complètement dégueulasse, mais est-ce que c’est dangereux? De toute façon, tu n’auras sans doute jamais besoin ou envie de boire ton pipi… Donc, l’urinithérapie, c’est bon ou bof?

    BON À SAVOIR : Parlant d’urine, connais-tu tout sur les selles?

    L’amaroli, c’est quoi?

    Peut-être le terme t’est plus familier sous le terme de l’urinothérapie… Cette pratique consiste à boire ta propre urine en vue de maintenir ou d’améliorer ton état de santé. D’ailleurs, « amaroli » est un mot indien qui littéralement signifie « nectar de l’immortalité ». Au caractère abject, cette pratique n’en est pas moins écartée. En effet, vidéos, blogues et forums font l’éloge des aspects hypothétiquement bénéfiques de cette pratique farfelue. Mais qu’en est-il vraiment?

    L’histoire de l’urinothérapie

    L’urinothérapie remonte bien loin dans l’histoire. On retrouve les premières traces de cette pratique dans le Damar Tantra, un écrit religieux, datant de 5 000 ans et provenant de l’Inde. L’urine était considérée comme l’or du sang (ou gold of the blood, en anglais) ou l’élixir de longue vie.1Savica, V., Calò, L. A., Santoro, D., Monardo, P., Mallamace, A., & Bellinghieri, G. (2011). Urine therapy through the centuries. Journal of nephrology, 24, S123-5. La pratique s’est alors transportée un peu partout en Asie. Plus tard, ce sont les marins, qui faute d’un manque de provision en eau, se seraient abreuvés de leur urine afin de rester hydratés plus longtemps et ainsi de rester en vie plus longtemps.

    Depuis ce temps, on continue d’entendre parler sporadiquement de cette pratique. De temps à autres, les partisans de cette thérapie et certains chercheurs qui s’y intéressent se rassemblent lors d’un congrès nommé World Conference on Urine Therapy. Ils sont de plus en plus nombreux, notamment en Asie, en Inde et dans certaines régions d’Afrique. Les avantages de la thérapie par l’urine sont nombreux selon eux, mais il n’existe aucune littérature sur ses éventuels effets secondaires. Il est donc nécessaire d’enrichir les connaissances dans ce domaine peu étudié. Ces connaissances permettront également de guider ceux qui pratiquent cette thérapie.

    Boire ton urine, dégueux… mais dangereux?

    Bien qu’en pratique, l’urinothérapie, puisse en répugner certains, l’urine n’est pas toxique. En fait, l’urine est un liquide stérile provenant de la filtration du sang par les reins. Si tout est normal, elle se compose principalement d’eau à 95 %, de composés organiques, tels que l’urée, la créatinine et l’acide urique et de sels de minéraux tels que du magnésium, du calcium, du chlore, du potassium, du sodium, des sulfates et des phosphates.

    C’est bien beau qu’elle ne soit pas dangereuse… Mais bon, ce n’est pas parce qu’un produit n’est pas toxique, qu’on doit le consommer. La pâte à modeler n’est pas toxique, mais on ne la consomme pas pour autant…!

    Attention! L’urine peut devenir toxique en cas de problèmes rénaux, lorsque les reins ne fonctionnent plus à pleines capacités, puisqu’ils relâchent des composés anormalement retrouvés dans l’urine pouvant être toxique à la consommation. C’est le cas également, lors de la prise de certains médicaments.

    Savais-tu que…

    En plus d’être utilisé pour ses vertus médicales, l’urine fait également usage d’assouplissant et de teinture. Elle est utilisée en parfumerie et pour le blanchiment dentaire, en plus d’être utile dans la fabrication de certains engrais.

    Mais pourquoi boire ton pipi?

    C’est une bonne question! En effet, il n’y a aucun des effets hypothétiquement bénéfiques relatés qui ont été prouvés scientifiquement. Bien souvent, ces effets reposent sur des témoignages de gens en désespoir de cause qui ont essayé l’urinothérapie, faute d’avoir tout essayé.

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    Certes, on ne peut pas non plus dissocier l’effet placebo d’une telle pratique. À cet égard, les gens voulant tellement croire aux bénéfices de cette pratique que le cerveau met en place un mécanisme d’autosuggestion et produit des endorphines, hormones du plaisir, capables de soulager les symptômes ressentis. Les recherches et témoignages sur le sujet rapportent des effets passant du rétablissement de la fécondité, de la guérison du diabète, du contrôle de la pression sanguine, de la rémission du cancer, du soulagement de la migraine, des ulcères et de la constipation, jusqu’à la prévention des attaques de cœur et de l’eczéma.

    Certains athlètes ont même rapporté pratiquer l’amaroli. Ce serait le cas du combattant de MMA Luke Cummo.