• Des friandises multicolores aux saucisses cocktails, les colorants artificiels ou les colorants naturels se retrouvent littéralement partout! On décrit leur utilisation, mais, jamais le monde n’a été aussi coloré qu’aujourd’hui. L’industrialisation, les normes gouvernementales étayées, la reproductibilité, le contrôle de qualité, les goûts des consommateurs et la recherche de la perfection ont tous été des facteurs déterminants dans l’utilisation des colorants alimentaires. Alors, ces additifs alimentaires aux couleurs attrayantes, c’est bon ou bof?

    Savais-tu que…

    Plusieurs pensent qu’il y a du colorant alimentaire dans la viande hachée? Lis notre article à ce sujet pour démystifier le mystère!

    Le colorant alimentaire, c’est quoi?

    Le colorant alimentaire est un additif alimentaire qui permet de donner ou de redonner de la couleur à un aliment ou à un produit. On leur donne alors une couleur attrayante sans toutefois altérer le goût.

    Le colorant naturel

    Les colorants naturels proviennent de l’extraction de composés retrouvés dans les aliments et dans les plantes à l’état brut. C’est le cas de la chlorophylle, le curcuma, le rouge de la betterave, le paprika et le noir du charbon qui sont tous des colorants naturels autorisés au Canada par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA).

    Le colorant artificiel

    À l’opposé, les colorants artificiels ou synthétiques ne se retrouvent pas dans la nature. Conséquemment, des procédés chimiques sont nécessaires afin d’obtenir la pigmentation souhaitée. Les colorants synthétiques détiennent généralement une couleur plus vive et sont bien moins coûteux que les colorants naturels. Ces derniers sont également plus résistants à la lumière, à la température et à l’acidité que leurs acolytes naturels. Parmi eux, se retrouvent la tartrazine, le rouge citrin, l’indigotine, le jaune soleil et le rouge allura.

    Le colorant alimentaire dans la liste d’ingrédients

    Côté alimentation, on vit actuellement dans une ère de retour aux sources où la cuisine connaît un renouveau et exerce un engouement qui n’a rien à voir avec les années 90 et le début des années 2000. Les livres de recettes ont la cote, l’offre de produits et d’aliments ne cesse d’augmenter, le mouvement foodie a pris de l’ampleur, une ouverture culturelle et culinaire sur le monde s’est accentuée à vitesse grand V et les industriels ont pris un virage vert. Les réseaux sociaux ont aussi contribué à créer des mouvements de solidarité qui ont forcé les entreprises à être plus transparentes, à alléger leur liste d’ingrédients et à réellement écouter les besoins des consommateurs plutôt que de faire la sourde oreille.

    BON À SAVOIR : Sais-tu comment bien lire la liste d’ingrédients et l’étiquette nutritionnelle des aliments que tu consommes?

    Pourquoi l’industrie utilise-t-elle des additifs alimentaires?

    Les consommateurs recherchent les aliments biologiques, équitables, vrais, frais et le moins transformés possible. Dans un souci de retour aux sources, la question des colorants demeure : pourquoi ajoute-t-on du colorant à nos aliments? La séduction. On veut séduire le consommateur, habiller l’aliment, le maquiller, de la même manière qu’on se prépare pour un rendez-vous galant. Rehausser, uniformiser, camoufler, standardiser sont les mots d’ordre.

    La réglementation au Canada

    Il relève du ministre de la santé, plus précisément de la Direction générale des produits de santé et des aliments de Santé Canada, d’autoriser la mise en marché des colorants alimentaires par le biais du Règlement sur les aliments et les drogues. Au Canada, dix colorants synthétiques ont été approuvés et peuvent légalement se retrouver dans nos aliments alors que plus du double de colorants naturels ont cette même permission.

    Outre la nature du colorant, la quantité fait aussi partie prenante de l’inspection par santé Canada. Par exemple, il est interdit de vendre un aliment qui renferme plus de 100 parties par million de vert solide FCF, de bleu brillant FCF, ou d’un mélange de ces colorants. Ceci vise à établir des limites maximales de résidus chimiques, de contaminants et de toxines dans les aliments vendus au Canada.

    Le colorant alimentaire est-il bon pour la santé?

    Un effet potentiellement dommageable pour la santé demeure dans le cas des colorants interdits par Santé Canada. En effet, il a été démontré que certains de ces colorants peuvent être cancérogènes et être dommageable pour l’ADN. Cela explique leur prohibition par les instances gouvernementales.

    Qui plus est, on verra peut-être bientôt apparaître le nom complet des colorants autorisés par l’ACIA dans les listes d’ingrédients plutôt que sous l’appellation générale « colorants ». Certains colorants, bien que autorisés, pourraient avoir des effets indésirables chez une mince partie de la population qui pourrait expérimenter des rougeurs, des éruptions cutanées, de l’asthme, des étourdissements et des vomissements. L’hyperactivité est également un effet secondaire qui a été observé, mais la littérature scientifique est très mitigée à ce sujet.

    Finalement, certaines études ont observé l’existence d’allergies à certains colorants alimentaires. Ainsi, les personnes concernées pourraient être mieux informées si leurs allergènes spécifiques étaient inscrits sur les étiquettes. Il est à noter que les effets indésirables mentionnés font presque toujours référence aux colorants synthétiques plutôt qu’aux naturels.

    Le cas de certains produits et du colorant alimentaire

    Plusieurs compagnies, tant des jeunes start-ups que multinationales déjà bien établies, ont décidé d’épurer leurs listes d’ingrédients en remplaçant les colorants artificiels par des colorants naturels ou bien tout simplement en les éliminant.

    1. Le mac’n cheese

    On a retiré le tartrazine de certains macaronis au fromage vendus en boîtes. C’est ce colorant qui donnait aux pâtes leur couleur orangée typique.

    2. Les Smarties bleues

    Nestlé, dans un désir de naturaliser sa liste d’ingrédients, a aussi retiré temporairement les célèbres Smarties bleues de ses boîtes au début du millénaire, ne trouvant aucune alternative « naturelle ». Il aura fallu, en tant que consommateur, se passer de ces douceurs bleues, jusqu’à leur réintroduction il y a quelques années.

    3. La margarine couleur beurre

    La margarine, elle, est désormais colorée avec de la bêta-carotène pour lui donner un aspect doré et la faire ressembler au beurre.

    4. La lime et l’orange à ne pas confondre

    Dans certains pays chauds ainsi qu’en Floride, les oranges conservent leur couleur verte même lorsqu’elles sont complètement mûres à l’intérieur. Le vert provient de la chlorophylle et c’est le froid qui est responsable de sa destruction et qui est à l’origine de l’apparition de la couleur orange. Comme les consommateurs associent la couleur verte des fruits à un stade de mûrissement précoce, les producteurs utilisent différentes techniques pour accélérer le mûrissement et l’apparition de la couleur orange. Plusieurs procédés permettent ce changement de couleur, notamment, l’exposition des fruits au gaz éthylène qui permet un mûrissement rapide, l’utilisation de ventilation, de la chaleur ou du froid, l’application de cire et même de détergents.

    ENCORE BON À SAVOIR :  Consulte l’article La couleur des agrumes, un mythe! pour en savoir plus!

    Certains agrumes peuvent parfois être teints; les producteurs appliquent des additifs alimentaires afin de pouvoir vendre les fruits. Cependant, au Canada, Santé Canada réglemente l’utilisation de l’additif « Rouge citrin no2 » sur l’écorce des oranges entières à de très petites doses, soit l’équivalent de 2 parties par million (p.p.m.) et n’ont donc pas d’effet néfaste sur la santé.