• « Tant pis! J’ai tout gâché en cédant à ce morceau de gâteau au chocolat ce midi. Tant qu’à avoir ruiné mes efforts, aussi bien continuer à m’empiffrer aujourd’hui. Par contre, demain, c’est terminé! ». Le phénomène « tant pis! » – mieux connu comme la transgression de l’abstinence ou inversion de la régulation alimentaire (en anglais, on dit « fuck it!») – a été défini pour la première fois en 1987 par des chercheurs qui étudiaient les effets d’une cessation tabagique. C’est l’art de blâmer les facteurs internes hors de notre contrôle!

    La transgression de l’abstinence réfère aux réponses cognitives et affectives négatives telles que la dissonance cognitive, les attritions stables, neutres ou incontrôlables, la culpabilité et la honte, expérimentées par un individu après un retour à l’utilisation de substances (la nourriture, la cigarette…) après une période d’abstinence auto-imposée.

    Oprah Winfrey, le « tant pis! » et la nourriture

    « How did I let this happen again? » – Oprah Winfrey

    En 2009, la célèbre animatrice américaine Oprah Winfrey a fait une révélation choc sur la couverture de son propre magazine en déclarant ceci : « how did I let this happen again? » (comment j’ai pu laisser cela arriver à nouveau?). Toute sa vie, elle a eu une relation amour-haine avec la nourriture. Celle qu’on connaît pour ses importantes fluctuations de poids au cours des dernières décennies ne s’en cache pas : l’alimentation est un combat insatiable. Dans l’article, elle écrit : « I felt completely defeated. I thought, I give up. I give up. Fat wins. » (je me sens complètement anéantie. J’ai pensé, j’ai laissé tomber. J’ai laissé tomber. Le gras l’a emporté.).

    Les facteurs associés à la prise de poids

    On blâme souvent des facteurs internes hors de notre contrôle pour justifier l’échec, les écarts alimentaires ou la prise de poids. Dans certains cas, il se peut que de véritables facteurs viennent jouer contre nous comme certaines conditions médicales (l’hypothyroïdie, par exemple) ou la prise de médicaments ayant des effets secondaires indésirables tel qu’une augmentation de l’appétit. On se sent alors coupable, d’autant plus qu’on jette la faute sur des facteurs incontrôlables, comme si nous étions «condamnés». Cette attitude défaitiste mène inévitablement «un gain de poids» long terme. Le phénomène « tant pis! » arrive de la manière suivante :

    • Tu triches;
    • Tu le regrettes et tu te sens soudainement coupable;
    • Tu as l’impression que tous tes efforts pour bien manger et garder le contrôle sur ton alimentation sont gâchés;
    • Tu perds le contrôle et compulse dans la nourriture.

    Ce cycle peut se faire sentir à différents niveaux. Nul besoin d’engloutir trois pains tranchés, 2 litres de crème glacée, 2 rangées de biscuits, 1 sac de croustilles au barbecue et 1 petit contenant de beurre d’arachides pour ressentir de la culpabilité. La situation décrite précédemment se produit chez certaines personnes atteintes de boulimie ou d’hyperphagie alimentaire. N’hésite pas à consulter un nutritionniste et un psychologue si tel est ton cas.

    On peut faire un tout petit faux-pas et tomber rapidement dans le « tant pis! ». Généralement, plus la période d’abstinence est longue, plus la probabilité que le retour soit brutal est grande. Lorsqu’on est victime de ce phénomène, la sensation de perte de contrôle est inévitable. Pour y remédier, il est important de surmonter la transgression et de comprendre les attritions sous-jacentes.

    Mais qu’est-ce qu’une attrition?

    C’est tout simplement l’explication que l’on donne à une situation. Cette justification a une grande influence sur nos comportements face à cette situation. L’attrition a pour but d’expliquer pourquoi un événement a eu lieu. On s’en sert aussi pour éclaircir le comportement d’autrui et notre propre comportement. La recherche et l’interprétation de la cause d’un phénomène ont des fonctions bien précises : elles permettent de réduire l’effet de surprise en raison d’un résultat inattendu ou d’un échec, et d’aider à atteindre, dans le futur, un objectif (par exemple, «en sachant pourquoi j’ai abusé de croustilles après le souper, je pourrai peut-être réussir à trouver des façons d’agir sur la cause qui m’a amené à manger ces croustilles en me préparant adéquatement à confronter cette envie subite et en trouvant des stratégies appropriées me permettant d’en diminuer ma consommation»).

    Pour faire une introspection en lien avec les événements relatifs à la présence de culpabilité alimentaire, trois variables, appelées dimensions causales, doivent être prises en considération :

    • Lieu de causalité
    • Stabilité de causalité
    • Contrôlabilité de la stabilité

    Psst..! Consulte l’article au sujet de la restriction alimentaire cognitive!

    Le lieu de causalité peut être externe ou interne.

    Externe : On attribue la cause à quelque chose qui est extérieur à nous.

    Interne : On attribue la responsabilité à soi et aux efforts qu’on a déployés.

    On doit aussi considérer la notion de stabilité. Ainsi, une situation stable mettra en scène des compétences et des habilités, alors qu’on attribuera un facteur de « chance » . une situation instable.

En résumé

En résumé !

Finalement, on doit évaluer la contrôlabilité de la stabilité en voyant si une certaine forme de pouvoir aurait pu changer la situation ou si elle nous échappe complètement.

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