• Après la restriction cognitive, la culpabilité alimentaire! Les 2 vont de paire… Comment faire la paix avec la nourriture?

    « Je me sens tellement coupable d’avoir mangé tout le sac de chips! C’est décidé : demain, je commence à bien manger ! »

    « Ah ! Si j’avais 15 livres en moins, je pourrais sortir, aller danser, m’acheter plein de beaux vêtements et faire toutes sortes d’activités… »

    « Ce midi, j’ai craqué et j’ai mangé un brownie. Du coup, mes efforts pour perdre du poids sont anéantis. Autant m’empiffrer toute la journée ! »

    Ces phrases sont directement liées à la culpabilité alimentaire et à la privation. Et les émotions qu’elles suscitent sont destructrices et contraires à un style de vie sain.

    Si chaque fois que tu manges quelque chose de savoureux (mais qui n’est pas nécessairement nutritif) tu te sens coupable, manger deviendra un enfer et ta relation avec la nourriture sera malsaine.

    Es-tu du genre à te dire : « j’ai mérité ce biscuit ou ce bol de croustilles, car j’ai eu une journée difficile au travail »? Ne te trouve pas d’excuses, car avant même que tu ne t’en rendes compte, ce petit plaisir coupable deviendra une habitude quotidienne.

    Faire psychologiquement la paix avec la nourriture

    Lorsqu’on veut mener un style de vie sain, la psychologie joue un rôle crucial. En gestion de poids, pour éviter l’échec, il faut savoir que nos pensées (et même les mots qu’on utilise) peuvent se traduire en une véritable prophétie auto-réalisatrice, un peu à la manière du livre Le Secret. Être positif et optimiste t’aidera à atteindre tes buts!

    Si tu es malheureux ou constamment confronté à l’échec, il te sera difficile de poursuivre ta démarche de gestion de poids ou d’amélioration de tes habitudes de vie. Ne mange pas tes émotions! Fixe-toi des buts facilement réalisables à court terme.

    Mieux vaut viser de perdre 5 livres dans le prochain mois que d’en perdre 60 en un an. Chaque petite victoire gardera ton niveau de motivation élevé.

    La culpabilité alimentaire : plus qu’un sentiment

    La culpabilité alimentaire ne cache pas seulement un sentiment, mais reflète un ensemble d’impressions, d’états et d’émotions. Ne sachant trop comment l’exprimer, on y voit souvent une occasion de se cacher et de se réfugier, parfois par déni, parfois pour se donner bonne conscience.

    On se sent alors inconfortable et déboussolé, soit parce qu’on a trop mangé ou parce que nos choix ne répondaient pas à des critères associés à la santé.

    La culpabilité alimentaire est par conséquent une expérience mixte qui comprend des sentiments, mais pas toujours ceux qu’elle laisse supposer. Il faut creuser et chercher à comprendre ce qui se passe en amont.

    En général, la majorité des individus éprouvent de la culpabilité alimentaire presque tous les jours. Or, cette culpabilité devient néfaste lorsqu’elle nous empêche de vivre pleinement et de retirer du plaisir de certaines activités. Manger est une activité sociale qui nous permet d’échanger, d’apprendre, d’inculquer des valeurs, d’éduquer, de flirter, d’impressionner. Le fait de se sentir coupable vient gâcher ces moments, puisqu’on se referme sur soi.

    Le lexique des émotions

    Il est important de mettre des mots sur les émotions ressenties à la suite de l’apparition de la culpabilité alimentaire. Pour ce faire, familiarise-toi avec le lexique des émotions et essaie de trouver les situations où tu y es confronté. Mettre des mots sur les émotions permet de trouver plus facilement des pistes de solution.

    Ainsi, au lieu de dire que tu t’es senti en colère, essaie plutôt de trouver le mot juste. Te sens-tu acerbe, amer, agité, outré, horripilé ou tendu? Une culpabilité qui laisse un goût amer ne se vit pas du tout de la même manière qu’un sentiment de culpabilité qui laisse outré.

    Pourtant, ces 2 sentiments sont issus d’une seule et même émotion : la colère. Les émotions ressenties nous informent que nous sommes « atteints » par les choses, et leur intensité nous révèle à quel point nous sommes atteints. Il y a une gradation dans l’échelle des émotions.

    Ainsi, être terrorisé n’est pas la même chose qu’avoir peur ou qu’être effrayé. Être déçu ne signifie pas forcément être déprimé, et être satisfait ne veut pas dire être comblé.

    Les affects de la culpabilité

    Lorsqu’on parle de culpabilité alimentaire, on retrouve toujours le même pattern. En premier lieu, il y a les affects, qui sont les facteurs prédisposant à la culpabilité. Il est très important d’identifier les situations qui génèrent les affects derrière le sentiment de culpabilité alimentaire.

    À noter que les affects peuvent être positifs ou négatifs et avoir différents niveaux (faible ou élevé). L’affect négatif-élevé a plus de chance de déclencher une prise alimentaire que l’affect négatif-faible.

    Le déclencheur de la culpabilité

    En deuxième lieu, il y a le déclencheur. Le déclencheur est le fait de manger un aliment qu’on ne devrait pas ou de tout simplement trop manger. À la suite de cette prise alimentaire impromptue, en réponse à l’affect, que la culpabilité vient nous ronger.

    Le maintien du sentiment de culpabilité

    En troisième lieu, on retrouve le maintien. On maintient le sentiment de culpabilité en ne l’assumant pas. Derrière peut se cacher la honte : je ne suis pas ce que je fais.

    La définition des émotions (affects)

    CatégoriesDéfinitions
    1. Affect positif élevé Actif : Qui aime les activités physiques, sportives et culturelles. Qui ne reste pas immobile.
    Exalté : Qui est dans un état d’exaltation, d’extase.
    Enthousiaste : Qui ressent de l’ardeur ou de la fougue provoquée par une émotion intense. Qui est passionné.
    Excité : Qui est dans un état d’excitation et de fébrilité.
    Fougueux : Qui est impétueux, qui s’emporte.
    Fort : Qui est courageux. Qui se sent invincible et solide.
    2. Engagement Réveillé : Conscient, lucide. Qui est dégourdi, alerte et averti.
    Étonné : Qui est fortement surpris par un événement inattendu, extraordinaire.
    Surpris : Qui est surpris, stupéfait, abasourdi et déconcerté. Pris par surprise.
    3. Affect négatif-élevé Affligé : Qui est profondément attristé par un malheur
    Apeuré : Qui est inquiet, anxieux et ayant peur.
    Hostile : Qui se comporte en ennemi.
    Tendu : Qui subit une tension nerveuse. Préoccupé, énervé, soucieux et nerveux.
    Nerveux : Qualifie un état de nervosité accidentelle ou passagère (irritation des nerfs ou excitabilité passagère)
    Affolé : Qui perd son sang-froid sous l’effet d’une émotion. Qui est troublé profondément.
    4. Déplaisir Cafardeux : Qui est sujet au cafard. Tristesse, mélancolie ou spleen.
    Maussade : D’humeur chagrine, sombre, morose.
    Solitaire : Qui est seul. Qui vit dans la solitude.
    Triste : Qui est affligé et qui éprouve du chagrin. Mélancolique.
    Désolé : Qui est affligé, ravagé ou triste.
    Malheureux : Qui n’est pas heureux. Qui est misérable, digne de pitié.
    5. Affect positif-faible Somnolent : Qui est engourdi, léthargique.
    Ralenti : Qui est lent, qui manque de rapidité.
    Endormi : Qui se trouve dans un état de sommeil, qui manque de vivacité.
    Paresseux : Qui est naturellement enclin à éviter l’action, le travail, l’effort. Qui ne se donne pas la peine. Fainéant.
    6. Désengagement Passif : Qui n’agit pas devant une situation. Qui subit l’action.
    Tranquille : Qui est paisible, calme, sans agitation.
    Immobile : Inébranlable.
    7. Affect négatif-faible Au repos : Quiétude.
    Calme : Paisible, serein. Sait garder son sang froid.
    Placide : Qui est doux, paisible, calme.
    Relaxe : Détendu, calme, décontracté.
    8. Plaisir Content : Qui ne désire rien de plus ou de mieux. Qui est heureux.
    Joyeux : Qui a de la joie. Qui est comblé.
    Sociable : Ouvert, facile à vivre.
    Satisfait : Qui est content de soi, de son sort.
    Chaleureux : Qui manifeste de la chaleur.

    Assumons-nous dans nos choix alimentaires!

    À nos yeux, la culpabilité diminue notre part de responsabilité par rapport à une situation survenue. Du coup, cette situation nous apparaît comme moins grave, car on la vit avec remords. Imagine-toi revenir d’une soirée bien arrosée chez des amis. Le vin a coulé à flot et la bouffe était exquise.

    Tu as probablement trop mangé (et trop bu!) et tu es envahi par un sentiment de culpabilité alimentaire en revenant à la maison. Certes, une part de remords et de regrets s’empare de toi et, comme par magie, tes abus au cours de la soirée deviennent moins graves.

    Or, ce sentiment d’atténuation ne permet pas de remonter le temps et de manger moins… Ce qui est fait est fait et le regret ne devrait pas diminuer l’état de la situation. Il est bien plus facile de regretter une fois les dommages faits que de trouver des moyens pour mieux manger.

    Pour éviter les remords, quelques heures avant la soirée, dis-toi que tu dérogerais à tes habitudes alimentaires pendant quelques heures et assume-le. Tu auras beaucoup plus de plaisir et tu verras que le sentiment de culpabilité alimentaire sera moins présent.

    Il est bon de préciser que la culpabilité alimentaire n’exclut pas nécessairement la présence de remords et de regrets, car ce sont des phénomènes très similaires.

    Tout compte fait, commence par faire les bons choix à l’épicerie! Et l’alimentation intuitive, tu connais? Renseigne-toi sur le sujet pour manger sans culpabilité, en évitant les excès!