• Savourer un repas, découvrir de nouveaux goûts et de nouvelles saveurs… Manger est un des grands plaisirs de la vie! Mais c’est aussi un acte plus complexe que tu ne pourrais le croire. En effet, nous sommes surstimulés : tout nous rappelle qu’il faut manger! Toutefois, la société et ses idéaux exercent une pression plus importante que jamais sur la population, et la minceur est un objectif pour plusieurs. Constat : les troubles alimentaires, dont l’hyperphagie boulimique, sont plus présents que jamais.

    La pression des modèles de minceur

    Pourquoi chercher à être mince, toujours plus mince? Ce modèle de minceur agit à titre de standard, de barème pour un corps dit beau. As-tu déjà ressenti un sentiment de déprime, voire d’échec, à l’égard de ton apparence physique? Si oui, tu n’es pas seul! Beaucoup d’efforts doivent être déployés pour apprendre à t’aimer. Presque la totalité des Canadiennes et des Canadiens rapporte ne pas être fiers d’eux-mêmes et se sentir coupable. La valorisation de la minceur est encore très présente, même malgré toutes les campagnes de sensibilisation à ce sujet.

    Qu’est-ce que l’hyperphagie boulimique?

    L’hyperphagie boulimique agit de façon très insidieuse, de sorte que la personne qui la subit ne constate peut-être pas qu’elle a un trouble alimentaire. Le cercle vicieux de la restriction alimentaire apparait ainsi : Restriction – Frustration – Excès – Culpabilité.

    La personne atteinte d’hyperphagie boulimique cherchera souvent :

    • Les commentaires positifs de la part des proches;
    • L’approbation sociale;
    • L’amélioration de sa confiance en soi;
    • L’optimisation de sa santé physique;
    • L’apaisement de ses émotions négatives.

    Personne n’échappe à la pression socioculturelle pour la quête de la minceur qui agit sur l’internalisation des pressions. Tu la ressens toi aussi? Lorsqu’une pression extérieure est forte, ce discours peut devenir le tien, le mien, le nôtre… et cette pression devient alors sur nous. La pression provient donc de l’extérieur, mais aussi de nous-mêmes. Le discours est fortement internalisé chez les gens souffrant d’hyperphagie boulimique, et cela agit conséquemment sur l’insatisfaction corporelle. Par exemple, tu pourrais croire que ton corps n’est pas comme il devrait l’être, ce qui amène 2 possibilités :

    • La restriction (qui amène toujours plus de crises);
    • Les affects négatifs (les gens ne s’aiment pas et ne sont pas à leur goût… l’émotion négative est tellement importante que les crises deviennent un exutoire).

    Si tu vis avec l’hyperphagie boulimique, tu es en mesure d’exercer un contrôle sur toi-même dans les débuts et de faire aller ta raison. Malheureusement, la situation s’aggrave souvent, et tu ne sais comment t’en sortir. Fais alors attention aux stratégies de perte de poids rapides qui pourrait renforcer le trouble.

    Heureusement, il est possible de t’en sortir avec une bonne connaissance de toi et de la volonté.

    Les dépendances alimentaires

    Quand les gens parlent de leur rapport à la nourriture, ils parlent comme des alcooliques, des toxicomanes ou des dépendants autres (surconsommation, perte de contrôle, rechute, tolérance).

    Savais-tu que…

    50 % des personnes souffrant d’hyperphagie boulimique auraient des dépendances alimentaires.

    Les personnes qui souffrent d’hyperphagie boulimique traversent des épisodes boulimiques, catégorisés comme objectifs ou subjectifs :

    • Épisode boulimique objectif : Une grande quantité de nourriture est consommée et un sentiment de perte de contrôle est ressenti;
    • Épisode boulimique subjectif : Une quantité normale de nourriture est consommée et un sentiment de perte de contrôle est ressenti, mais les aliments ingérés sont perçus comme étant excessifs.

    Les facteurs prédisposant à l’hyperphagie boulimique

    Certaines personnes sont plus prédisposées à développer de l’hyperphagie boulimique, surtout lorsqu’un événement déclencheur ou une perte de repères surviennent. Les éléments déclencheurs ne sont pas tous les mêmes et varient grandement d’une personne à l’autre. Parmi les plus souvent cités se trouvent les périodes de transition, la séparation, le deuil, la perte de poids, les commentaires que tu reçois sur ton corps, les traumatismes…

    Bon à savoir : Si tu penses souffrir d’hyperphagie boulimique, consulte ces 13 pistes de solution pour contrer l’hyperphagie boulimique!

    Par contre, en hyperphagie boulimique, d’autres éléments viennent aussi s’incruster dans le portrait dont les troubles de la personnalité, certaines dépendances, les abus de substance, le TDAH, les douleurs chroniques, les troubles anxieux et les problèmes physiques. De plus, s’ajoutent une tendance forte à l’autodévalorisation, un sentiment d’incompétence (échec), un sentiment de culpabilité ou une qualité de vie perçue comme étant moins grande.

    Qu’est-ce qui favorise les crises d’hyperphagie boulimique?

    • La restriction calorique;
    • La restriction cognitive (la plus insidieuse) : la liste d’interdits, les règles que tu t’imposes. Par exemple, si tu te retrouves au St-Hubert et, au lieu de prendre la poitrine avec la salade de chou, tu prends la salade de poulet, mais avec un dessert et un verre de vin… C’est peut-être équivalent en termes caloriques, mais tu ressens une restriction, car tu voulais la poitrine de poulet;
    • Les émotions : la nourriture est à la fois une façon de célébrer ta joie et d’apaiser ta tristesse. À bas les confidents, tu es seul avec la nourriture! C’est très puissant..;
    • Les autres désinhibiteurs : tu peux manger de façon plus impulsive devant la télévision ou devant un écran d’ordinateur, car tu es moins centré sur tes signaux de faim et de satiété;
    • La fatigue et le manque de sommeil;
    • Le stress : il peut couper la faim ou, à l’inverse, te faire manger. Les stress majeurs couperont la faim alors que les stress mineurs n’auront souvent aucun effet sur l’appétit. Cependant, les stress modérés sont associés à la prise alimentaire. Manger sera une stratégie de gestion du stress. D’ailleurs, les personnes obèses seront souvent plus à risque de vivre une désinhibition.