• Mes souvenirs d’enfance les plus précieux se tissent dans la cuisine, un doigt dans le mélange à gâteau et une cuillère de bois à la main. Je n’étais pas comme les autres petits garçons de mon âge. Oui, j’allais à l’école, j’aimais jouer avec mes petites autos, mais j’adorerais surtout regarder ma mère mettre la main à la pâte. Je replonge tête première dans une naïveté et une candeur inégalées, puis dans des souvenirs flagrants de fous rires mère-fils.

    Notre recette fétiche était des Lutins au chocolat, aussi ironique soit-elle. Je n’ai toujours aucune idée de la provenance de ce nom, mais il m’a toujours bien fait rigoler. Déjà capitaine perfectionniste encore enfant, j’embarquais ma mère dans le navire de mes folies. Non seulement je préparais le gâteau, je m’occupais aussi de sa présentation. Je ne quittais pas mon glaçage avant qu’il orne parfaitement ma création. Mon vœu le plus cher était d’offrir à mes proches le meilleur de moi-même, même pour leur remplir l’estomac.

    Plus je grandissais, plus j’enjôlais ma mère pour l’aider en cuisine. J’arrimais saveurs, textures et couleurs. La créativité a toujours fait partie de moi. Jeune homme, je me démarquais pour mon imagination aiguillée, ma fougue et, bien sûr, ma créativité. Je voulais créer. Créer de mes pensées, de mes mains… Je repoussais sans cesse mes limites, déterminé à apporter mon grain de sel.

    Les années ont filé, et je chérissais le désir de devenir pharmacien. Je suis chanceux : j’ai une famille merveilleuse, un cercle d’amis en or et une force de caractère inébranlable. Comme tout le monde, j’ai eu mes hauts et mes bas. J’ai confronté mes démons et travaillé fort pour être où je suis maintenant. Sur les bancs d’école, bien que j’étais différent de l’homme « ordinaire », j’excellais. J’étais tellement passionné et opiniâtre que je travaillais d’arrache-pied pour arriver à mes fins.

    La vie m’a vite poussé vers la nutrition, un domaine que je n’avais pourtant jamais envisagé. En fouinant dans les annales de ma mémoire, je réalise que cette passion pour l’alimentaire ne date pas d’hier. Le spectre de la nutrition est si large et enracine toutes mes ambitions. Or, j’ai d’abord entamé mon bac. Puis ma maitrise. Puis mon doctorat. D’année en année, une définition encore plus claire et éclatée du domaine est venue peindre ma conception de ce que je voulais faire et de ce que je voulais devenir. Un monde créatif et aux possibilités infinies m’a accueilli les bras ouverts.

    Aujourd’hui, je considère vivre dans le meilleur des deux mondes. Moi qui voulais changer les choses, j’ai vite réalisé que nous avions tous en commun quelque chose : manger. Aussi banale que cette affirmation puisse paraitre, elle m’a tout de même fait germer une idée. « On est ce que l’on mange. » Cette phrase est venue hanter mes processus de création, mes remises en question et mes aspirations.

    Alors que j’entamais ma carrière en nutrition, je concevais des plans alimentaires comme s’il n’avait pas de lendemain. Je m’acharnais à offrir un service différent et personnalisé. Je prônais, et prône encore aujourd’hui, une alimentation saine, plaisante et non culpabilisante. C’est quand je me remémore mes moments avec ma mère à cuisiner des Lutins au chocolat que je réalise à quel point j’avais du plaisir. Ce moment fort agréable avec une personne qui m’est chère m’apparaissait auparavant banal. Pourtant, mes nombreuses heures passées dans la cuisine de mon enfance ont marqué la personne extravagante, sociable et travaillante que je suis.

    Maintenant jeune docteur en nutrition, j’ai d’abord travaillé sur mon image en tant que personnalité publique dans le domaine de la nutrition. Ma communauté qui me suit maintenant est ma fierté première et ma plus grande richesse professionnelle. Je veux ce qui est bon pour elle. Voilà le noyau de mon nouveau projet.

    Depuis déjà deux ans, je brode une proposition professionnelle destinée au grand public. Bon pour toi entre en jeu dans une période où l’acceptation de sa personne est primordiale. Je souhaite alors prodiguer une source d’inspiration à tous les lecteurs du blogue pour profiter des bonnes choses au quotidien. Pourquoi ne pas rendre l’utile à l’agréable? Le domaine de l’alimentation ouvre un éventail de sujets à couvrir. Des plus tendance aux plus traditionnels, le contenu partagé donne faim, donne envie de nous faire plaisir et reflète notre culture populaire.

    Voilà. Hubert Cormier, c’est ça… en quelques lignes!