• Ah, le forfait vice-vertu! On a tous des vices alimentaires, c’est-à-dire qu’on est tous attirés par des aliments que l’on classifie comme étant « interdits » ou à « éviter ». Il peut s’agir d’alcool, de biscuits, de chocolat, de croustilles, de bonbons… Dans ce contexte, on désigne les objets du vice alimentaire comme des produits peu nutritifs et qui sont de véritables plaisirs coupables.

    Au contraire, on peut être vertueux dans notre alimentation. La vertu alimentaire consiste à bien t’alimenter au quotidien, à opter pour des choix sains et santé, en plus d’avoir une alimentation équilibrée. Les amoureux de la vertu sont à la recherche des toutes dernières tendances du côté de l’alimentation : des graines de chia aux baies de Goji en passant par les super-aliments, ils lisent les études et testent les nouveaux produits « santé ».

    Le forfait vice-vertu : garder le contrôle

    Naturellement, ils choisissent le fruit au lieu des biscuits. Les consommateurs ont en général des capacités limitées à se maîtriser, à garder le contrôle, ce qui les pousse parfois à voir les bénéfices immédiats reliés à la consommation d’un aliment plaisir plutôt que les conséquences négatives à long terme. L’indulgence est donc de mise.

    Le forfait vice-vertu est un concept développé par une équipe de chercheurs de l’Université Vanderbilt au Tennessee (États-Unis). Il permet de trouver un équilibre entre la proportion de nourriture saine et de nourriture moins saine dans notre assiette, ce qui s’avère bien plus efficace que de supprimer complètement la malbouffe ou les aliments jugés interdits de notre alimentation. Le forfait vice-vertu est une solution simple et efficace pour gérer son alimentation, en gardant toujours en vue l’optique santé, mais en incluant un autre critère : celui du goût.

    Selon des études, les consommateurs préfèrent choisir un aliment selon son goût plutôt que ses effets sur la santé. Cependant, ils n’hésitent pas à opter pour un aliment santé s’ils savent pertinemment que le goût est au rendez-vous.

    On peut classer la population en 3 catégories distinctes :

    • Les amoureux du vice;
    • Les amoureux de la vertu;
    • Les accepteurs de la vertu.

    En alimentation, à qui ressembles-tu le plus?

    1. Les amoureux du vice

    Les amoureux du vice ont 2 caractéristiques communes qui leur sont propres. Premièrement, ils perçoivent les aliments du vice comme étant plus savoureux que les aliments de la vertu, ce qui renforce le mythe suivant : savoureux ≠ santé. Deuxièmement, ils tentent de trouver un équilibre entre le goût et la santé, comme la majorité des gens, mais ils ont tendance à prioriser le vice lorsqu’ils ne peuvent pas consommer simultanément les deux catégories d’aliments. Donc, en l’absence de choix ou de variété, ils optent pour le vice plutôt que pour la vertu, car ils croient qu’ils seront plus satisfaits.

    2. Les amoureux de la vertu

    Les amoureux de la vertu ne voient pas les aliments du vice comme étant plus savoureux que les aliments de la vertu et, généralement, ils perçoivent même les produits vertueux comme étant plus agréables. Pour ces amoureux, la vertu pure permet de rejoindre autant les critères de goût que les critère de santé. Ils n’éprouvent pas plus de plaisir gustatif lorsque des aliments tirés du vice leur sont proposés. L’équilibre goût-santé ne peut donc pas être chiffré pour les amoureux de la vertu, puisqu’il est déjà à son paroxysme avec la consommation d’aliments sains. Les amoureux de la vertu ne ressentent pas non plus le besoin d’ajouter des aliments du vice à leur alimentation. La seule raison qui les pousse à en consommer est la variété. De plus, la proportion consommée de ce type d’aliments est généralement faible et elle a peu d’impact sur leur santé. Ce sont des personnes qui savent s’arrêter.

    3. Les accepteurs de la vertu

    À l’instar des amoureux du vice, les accepteurs de la vertu ont tendance à sélectionner la vertu plutôt que le vice en l’absence de variété. Ils n’hésitent donc pas à opter pour la pomme au détriment des biscuits!

    Question!

    Imagine-toi chez un ami, lors d’une fête. Il t’offre le choix entre 1 pomme ou 4 biscuits aux pépites de chocolat? Sans réfléchir trop longuement, quelle option choisis-tu?

    Si tu as choisi la pomme, tu es incontestablement un amoureux de la vertu. Au contraire, si tu as choisi les biscuits, tu préfères le vice. Il se pourrait également que tu sois un accepteur de la vertu!

    Le concept d’indulgence

    L’indulgence est de mise lorsqu’on parle d’alimentation, car selon le groupe auquel tu appartiens (les amoureux du vice, les accepteurs de la vertu ou les amoureux de la vertu), tu auras des opinions différentes sur le contenu d’un repas, sur ce que devrait être une collation et sur le sens du mot « équilibre ». Il ne faut donc pas juger ceux et celles qui optent pour davantage de biscuits ou de frites que de quartiers de pomme ou de salade. D’un point de vue général, tout le monde gagne à suivre un forfait vice-vertu et à bien le comprendre, car d’emblée, l’apport de vices diminuera et par conséquent, aura des répercussions positives en limitant les apports en gras de mauvaise qualité (gras trans et saturés), en sucres ajoutés, en cholestérol alimentaire et en sodium.

    Mais il n’y a pas seulement que la réduction des vices qui est garante de succès, car en optant pour des options où la fraction du vice est moindre, celle de la vertu est plus grande. De plus, le fait d’offrir une plus grande variété via le forfait vice-vertu permet de réduire les apports caloriques subséquents dans la journée. Ainsi, on augmente la consommation d’aliments santé et tous les bénéfices qui s’y rattachent : vitamines, minéraux, fibres, sucres naturels, antioxydants… Alors, pour répondre à la question: des aliments interdits pour collation ? Oui, mais à une proportion qui respectera ton point d’équilibre goût/santé!

    Bien qu’offrir un forfait vice-vertu semble une stratégie pour diminuer les apports caloriques subséquents dans la journée, il faut demeurer vigilant. En effet, (des études ont montré)(1)(Polivy J, Coleman J, Herman CP. The effect of deprivation on food cravings and eating behavior in restrained and unrestrained eaters. <em>The International journal of eating disorders.</em> Décembre 2005;38(4):301-309.) qu’offrir des « vices » à des personnes au régime (restreintes) pourrait les mener à surconsommer ces vices. Le concept de forfait vice-vertu est très important puisqu’il permet une liberté de choix, ce qui peut éviter d’éventuelles frustrations. Lorsque sondés à ce sujet, la majorité des consommateurs sont en faveur de l’introduction de forfaits vice-vertu dans leur alimentation.

    Voici des occasions où le forfait vice-vertu peut être mis en application :

    • Au cinéma;
    • Dans un buffet à volonté;
    • Au bar laitier;
    • Lors du brunch dominical;
    • À la cafétéria de l’école ou du bureau;
    • Au restaurant, lorsqu’il faut choisir des accompagnements (équilibrer les féculents, les légumes, les frites, les salades);
    • Dans la boîte à lunch (équilibrer les accompagnements);
    • Lors d’un vin et fromage (équilibrer le pain, les raisins, les crudités et le fromage);
    • À l’épicerie (équilibrer le contenu du panier).