• La nouvelle mouture du Guide alimentaire canadien est sortie en 2019, version inchangée depuis 2007. Ce nouveau Guide alimentaire canadien a pour mission première d’établir les fondements de ce qu’on enseigne aux enfants dans les écoles et de ce que les professionnels de la santé encouragent lorsqu’ils aident les Canadiens à bien manger.

    Les changements dans le nouveau guide alimentaire canadien

    Voici les principales constatations dégagées des documents explicatifs fournis par Santé Canada présentant la nouvelle version du Guide alimentaire canadien.

    1. Exit le concept des portions

    On qualifiait souvent la version 2007 du GAC d’obésogène, mais, en fait, le nombre de portions était adapté selon le groupe d’âge et le sexe. La majorité des gens surestimaient la véritable grosseur d’une portion.

    Lorsqu’on multipliait les portions par le nombre moyen de calories respectif des groupes auxquels les aliments appartenaient, l’ancienne mouture ne prônait pas des apports excessifs.

    Les excès pouvaient provenir d’un cinquième groupe alimentaire absent du Guide : les autres aliments (incluant notamment les friandises, les desserts sucrés, les boissons gazeuses…). Toutefois, Santé Canada a lancé le Modèle de saine alimentation à l’intention des professionnels de la santé et des responsables politiques. Ce document inclut notamment un modèle de saine alimentation qui fournit des conseils plus précis sur les quantités et les types d’aliments.

    2. Des nouveaux groupes d’aliments dans le guide alimentaire

    Les légumes et les fruits, les aliments protéinés et les aliments à grains entiers sont les 3 nouveaux groupe de la nouvelle mouture du Guide alimentaire canadien. En fait, il ne s’agit pas de réels groupes, mais bel et bien d’une façon de t’alimenter en pensant à construire ton repas autour de ces aliments. Pour ce qui est des boissons, on suggère de faire de l’eau la boisson de choix sans toutefois exclure d’autres boissons, à l’exception des boissons sucrées et de l’alcool. Santé Canada réitère que ces boissons sont dépourvues d’éléments nutritifs et sont riches en calories et en sucres libres en plus d’être liés au risque de maladies chroniques.

    3. Plus de place aux protéines (bonjour aux protéines d’origine végétale!)

    La nouvelle version du Guide alimentaire canadien prône de plus en plus la consommation d’aliments d’origine végétale et se concentre désormais sur les protéines. On y suggère notamment d’inclure des lentilles (miam, des galettes de lentilles!), des viandes maigres, du poisson, du lait (oui… du lait!) et des boissons de soya enrichies non sucrées. Sur l’image de l’assiette équilibrée du nouveau guide, on y voit notamment de la viande rouge, malgré les nouvelles recommandations de la limiter dans son alimentation en raison des risques de cancers et de maladies cardiovasculaires. S’y retrouvent également le poulet (ou de la volaille qu’elle quelle soit), des noix de Grenoble, du saumon, des oeufs, du tofu (quel est le meilleur tofu?), des pois chiches (essaie la recette de salade de pois chiches en wrap, c’est du bonbon), des amandes, des lentilles, des haricots rouges, des arachides, des graines de tournesol et du yogourt.

    4. Un accent sur les produits faibles en matières grasses

    À plusieurs reprises dans la nouvelle mouture du Guide alimentaire canadien, Santé Canada encourage les Canadiens à choisir les produits les plus faibles en matières grasses et à faire de meilleurs choix au niveau du type de lipides (gras) qu’ils consomment. Opte alors majoritairement pour des lipides insaturés plutôt que les lipides saturés.

    Toutefois, il est bon de te rappeler que Santé Canada ne désire pas réduire la teneur totale en lipides de la diète, mais bel et bien conscientiser les Canadiens à faire de meilleurs choix.

    Un yogourt 2 % – et même un yogourt à 5 % de m.g. – reste un choix éclairé et faible en matières grasses. L’un des rôles des lipides est notamment de contribuer à la satiété, donc ils ont également leur place dans une alimentation variée et équilibrée. Ne te sens pas coupable d’opter pour de la crème glacée à l’occasion, bien que ce ne soit pas un aliment suggéré dans le Guide alimentaire canadien… Le gros bon sens prend tout son sens ici.

    5. Il y a encore des produits laitiers dans le nouveau guide alimentaire canadien

    Malgré les controverses au sujet des produits laitiers ou du retrait du groupe alimentaire « Laits et substituts », les produits laitiers ont toujours leur place dans le Guide alimentaire Canadien. On y met moins l’accent, tel que démontré dans l’assiette équilibrée où seule une portion de yogourt est illustrée, mais on parle bel et bien du lait, du fromage (quels sont les meilleurs fromages?), du yogourt et même du kéfir dans les documents de Santé Canada. On suggère toutefois d’opter pour des versions à faible teneur en matières grasses, ce qui peut être une bonne chose si ta consommation de ces aliments est fréquente.

    On aime

    On aime moins

    On y propose de prendre tes repas en bonne compagnie, et on suggère de prendre le temps de savourer ses aliments.On ne parle que très peu du côté psychologique de l’alimentation, et on reste dans le côté plus médical où la saine alimentation permet d’éviter ou de réduire les facteurs de risque liés à certaines maladies.

    Le Guide alimentaire canadien fait une place à la culture!

    On y parle notamment de transmettre les traditions alimentaires d’une génération à l’autre, mais également de les partager avec les nouvelles communautés. Au Canada, nous vivons dans un pays où les cultures se mélangent, et cela a permis de s’imprégner des saveurs d’ailleurs.

    Psst! Cette ouverture sur le monde favorise la découverte de nouveaux aliments et nouveaux modes de préparation et de cuisson, ce qui ajoute aux possibilités déjà très variées de la culture canadienne.

    On veut que tu développes tes compétences culinaires

    Dans cette nouvelle version améliorée, Santé Canada désire que les Canadiens préparent de plus en plus leurs repas à la maison à partir d’aliments de haute valeur nutritive – ce qui représente, du même coup, un moyen de favoriser la saine alimentation. Depuis plusieurs années, la popularité des mets préparés et d’aliments hautement transformés a nui au développement des compétences culinaires de la population qui préfère ces options aux versions cuisinées à la maison. De plus, la transmission des compétences alimentaires et culinaires aux générations suivantes a diminué, ce qui se répercutera par une nette décroissance des habiletés culinaires dans les décennies à venir.

    Enfin une place à l’environnement dans le guide alimentaire!

    Le Guide alimentaire canadien ne fait que très peu de place à l’environnement dans sa version courte, mais détaille le tout dans ses principales lignes directrices. On dit que le développement de compétences alimentaires pourrait contribuer à la réduction des déchets des ménages au Canada. Aussi, on ajoute que les méthodes de production, de transformation, de distribution et de consommation des aliments ainsi que les pertes et le gaspillage alimentaires, peuvent avoir des impacts environnementaux et qu’une meilleure sensibilisation à l’importance de réduire le gaspillage alimentaire est la première étape qui s’impose.

    Les recommandations tirées du nouveau Guide alimentaire canadien 2019

    • Les légumes, les fruits, les grains entiers et les aliments protéinés (parmi les aliments protéinés, ceux d’origine végétale devraient être consommés plus souvent) devraient être consommés régulièrement;
    • Les aliments qui contiennent surtout des lipides insaturés devraient remplacer les aliments qui contiennent surtout des lipides saturés;
    • L’eau devrait être la boisson de premier choix;
    • Les aliments et boissons transformés ou préparés qui contribuent à une consommation excessive de sodium, de sucres libres ou de lipides saturés nuisent à la saine alimentation (ils ne devraient donc pas être consommés sur une base régulière);
    • La consommation d’alcool est associée à des risques au niveau de la santé;
    • La cuisson et la préparation des repas à partir d’aliments de haute valeur nutritive en tant que moyen pratique favorisant la saine alimentation sont promues;
    • L’étiquettes des aliments deviennent un outil qui aide les Canadiens à faire des choix éclairés.

    Finalement, le Guide alimentaire canadien version 2019 est un peu trop simpliste, mais efficace. Il est coloré et suggestif. Il nous ramène à l’essentiel : la cuisine, les ingrédients de base peu transformés et le développement d’habiletés culinaires. Il s’inspire notamment des Guides d’ailleurs comme ceux du Brésil, de la Suède et de la Belgique.

    Est-ce qu’il est révolutionnaire? Non. Mais il est assez complet. Est-ce qu’il va changer la façon de vous alimenter au quotidien? Peut-être pas.

    Par contre, il nous ramène à l’essentiel : mieux manger pour soi et sa santé en effectuant les meilleurs choix pour nous!

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