D’où viennent les crêpes? Les crêpes sont bien plus anciennes qu’on ne le croit. Bien avant la farine tout usage, les crêpières ou les plaques à induction, on faisait déjà cuire des galettes sur des pierres chaudes. On t’emmène découvrir leurs origines, leur évolution, leurs symboles et leurs variantes, d’hier à aujourd’hui. De galette préhistorique à la crêpe du Moyen-Âge Les crêpes naissent avec la culture des céréales : l’accès au blé et à d’autres grains permet peu à peu de passer de galettes épaisses à des préparations plus fines et souples. Le mélange de farine grossière (souvent orge ou millet) et d’eau, cuit sur une pierre chauffée au feu, se mue alors en crêpes qui ressemblent davantage à celles que l’on connaît. [infobox-full]Savais-tu que... Les archéologues ont retrouvé des traces de galettes carbonisées sur des foyers préhistoriques : elles figurent parmi les tout premiers « plats cuisinés » de l’humanité. [/infobox-full] Au XIIᵉ siècle, le sarrasin arrive en Europe. En Bretagne, cette plante rustique s’adapte parfaitement aux sols et au climat : on en fait de grandes galettes salées, nourrissantes et abordables. C’est ainsi que naît la fameuse galette de sarrasin. [post-feature slug="galettes-de-sarrasin-bretonnes-a-la-forestiere" type="recette"] Plus tard, avec l’accès au froment (blé tendre), on prépare des crêpes sucrées plus fines, souvent réservées aux fêtes et aux grandes occasions. Crêpes et traditions La crêpe porte aussi une charge culturelle et spirituelle. Le 2 février, on célèbre la Chandeleur, fête chrétienne de la lumière. On la surnomme la « fête des crêpes » : leur forme ronde et dorée rappelle le soleil et le retour des beaux jours. Dans certaines régions, la tradition veut que l’on fasse sauter les crêpes de la main droite, une pièce d’or dans la main gauche, pour attirer chance et prospérité toute l’année. (De nos jours, la Chandeleur cohabite dans les médias avec le Jour de la marmotte en Amérique du Nord.) [infobox-full]Savais-tu que... Dans certaines familles, on conservait la première crêpe au-dessus d’une armoire pour attirer la richesse et éloigner la malchance. [/infobox-full] La crêpe dans le monde moderne Aujourd’hui, la crêpe n’est plus que bretonne ou réservée à la Chandeleur : elle est devenue un incontournable de la cuisine familiale et de la street food. Facile à préparer, elle s’invite à tous les moments de la journée : déjeuner, dessert, collation — et même repas complet en version salée. Au Québec, la crêpe (et plus spécifiquement la crêpe mince) est associée au temps des sucres : arrosée de sirop d’érable, on la retrouve aux parties de sucre du printemps, en famille. En cabane à sucre, elle accompagne volontiers les fèves au lard, le jambon et, bien sûr, la tire d’érable sur neige. La crêpe brille aussi au brunch : garnitures modernes (coulis de petits fruits, chocolat fondu, crème fouettée maison, jambon et fromage) et versions « plus santé » à base de farines alternatives comme le sarrasin, l’avoine ou le pois chiche. La crêpe protéinée, souvent préparée à partir de yogourt grec ou de produit laitier frappé protéiné (i.e. lait protéiné), gagne en popularité. [post-feature slug="crepes-salees-au-jambon" type="recette"] Un geste simple, une longue histoire De simple galette de céréales cuite sur pierre à star des repas conviviaux, la crêpe traverse les âges sans perdre de sa popularité. Elle raconte l’histoire de notre alimentation, l’ingéniosité des cuisinières et cuisiniers, et des traditions qui se transmettent. Manger une crêpe aujourd’hui, c’est renouer avec un geste ancestral, partager un moment chaleureux et perpétuer un symbole de lumière et de convivialité. La prochaine fois que tu feras sauter une crêpe, souviens-toi : tu participes à une histoire vieille de plusieurs millénaires.
